Ce motet de Giovanni Maria Nanino, écrit dans les dernières années du XVIe siècle, est un des plus rediffusés au XIXe siècle avec les éditions monumentales de Charles Bordes ou du Prince de la Moskova, acteurs principaux de la redécouverte de la musique ancienne. Élève de Palestrina, Nanino a été Maître de Chapelle à l’église Saint-Louis des Français à Rome, un des foyers musicaux les plus actifs en dehors de la Chapelle pontificale ou de Saint-Jean de Latran. Son style est un compromis idéal entre les décisions musicales issues du Concile de Trente, une volonté de simplification de l’écriture musicale au profit de l’intelligibilité du texte, et la richesse naturelle de l’écriture polyphonique. Les entrées aérées en imitation, le souci de souligner rythmiquement au mieux la prosodie et l’accentuation du texte donnent ainsi à cette pièce une grâce naturelle qui explique ainsi son succès jusqu’aujourd’hui (pièce imposée au concours d’Arezzo en 2007). La musique ancienne, une éternelle jeunesse !