Publié anonymement en 1530 chez Pierre Attaingnant, Jamais je n’aimerai grand homme est en fait le réarrangement de la fin de la chanson Tu disois que j’en mourroys, chanson publiée également en 1530 chez le même imprimeur et attribuée pour cette source à Claudin [de Sermisy ?]. C’est ce qui explique la brièveté de la pièce et la juxtaposition de deux fragments de texte qui n’ont en commun que de parler d’amour. Mais pour une fois, c’est une femme qui l’énonce. Polyphonie simplifiée par rapport à la version modèle, sa dynamique est constamment entretenue par le dialogue entre les deux couples de voix (homme, femme) et le caractère résolument populaire de la seconde partie comme témoignent la jovialité et l’allant de la voix du Ténor. Expression du succès d’une chanson, cette version marque également l’intérêt du public d’alors pour les formes courtes, ce que nous avons déjà pu vérifier avec les deux versions du Chant des oiseaux (réf. ACJ 6024).