Constanzo Festa est un compositeur prolifique encore sous-estimé aujourd’hui et dont la musique, toujours bien faite, s’applique à mettre en valeur toutes les voix pour le plaisir du chanteur. Comme dans la pièce à trois voix égales MADONNA, IO V’AM’ E TACCIO(réf. ACJ 9148) et celle à trois voix mixtes ALTRO NON E’L MI AMOR (réf. ACJ 6022), les textes poétiques anonymes relèvent d’une veine pétrarquisante, prétextes plutôt à laisser se dérouler l’invention du musicien sur ces images fortes et contrastées que sont l’amour, la mort, la vie. Ici aussi, de nombreux archaïsmes corrompent la syntaxe (et pour e, desiare pour desiderare, etc.) d’une langue italienne encore en devenir. Cette pièce, très facile par la souplesse mélodique et le confort des tessitures de chaque voix, est donc à chanter légèrement en étant attentif à mettre en valeur les guirlandes de croches figuralistes ou les passages homorythmiques, tout autant expressifs, lorsque les trois voix, abandonnant leur discret contrepoint, se superposent sur des affirmations fortes.