Dans la veine nostalgique des chansons amoureuses, Juan delEncina développe, dans le genre du romance, un des thèmes préférés de la poésie courtisane de l’époque en forme d’allégorie de l’amoureuxvaincu qui se rend face à la dame, objet de sa dévotion. Il propose une polyphonie très sobre à quatre voix obligeant les chanteurs à accentuerle dépouillement de l’écriture au profit de l’intériorité et de l’expression du sens. Pièce très facile pour l’apprentissage et la mise en place, onsoignera le déroulement des différentes phrases jusqu’à leur terme, le point d’orgue étant ici un simple point de segmentation du discours. Aremarquer, après une suite régulière d’accords parfaits (mesures 18-20), ce très beau conflit harmonique à la mesure 22, tension ultime se résolvant à chaque voix, dans les trois dernières mesures, par une courbe descendante.