Ce chant traditionnel Yoruba de Cuba pour la divinité de la chasse « Ochosi », arrangé par Marion Deruelles et Raphaëlle Frey-Maibach.
Elles nous donnent quelques éléments concernant le contexte de cette chanson :
« Il nous a été transmis par El Goyo, figure emblématique de la tradition afro-cubaine, membre du Conjungo Folklorico de Cuba, personnalité incontournable de la Rumba, aujourd’hui décédé. A Cuba, ce chant peut être accompagné par les tambours Batás, les rythmes proposés peuvent être joués avec des instruments à percussion ou avec des percussions corporelles. Les textes et les chants se sont transmis de génération en génération depuis l’époque tragique de la traite et de l’esclavage. Il est probable que la traduction mot à mot se soit perdue au fil du temps avec certaines déformations de prononciation. De plus, comme souvent dans les rituels, le langage est volontairement imagé et seuls les initiés détiennent le sens véritable.
Les tambours :
Les Batás forment un ensemble de trois tambours de forme coniques à deux peaux, posés transversalement sur les genoux des musiciens et jouées à mains nues.
La peau du petit côté s’appelle Cha cha (en yoruba), et Culata (en espagnol) est le côté qui claque, comme la culasse d’un fusil !
La peau du grand côté s’appelle Enu (en yoruba) ou Boca (en espagnol), qui comme son nom l’indique est considéré comme une bouche.
Toujours joués par trois, le plus grand Iya est installé entre le médium Itotele et le petit Okonkolo.
Les tambours se mêlent donc pour parler une langue à trois tons directement inspirée de la langue tonale Yoruba de leur origine.
Le rythme qui accompagne le chant Moro Coro sert aussi pour d’autres chants notamment Baba Fururu, duquel il tire son nom.