Cette chanson réaliste a fait la fortune de son auteur, qui grâce à son succès immense a pu s’offrir le château de Courtenay. En 1897, le célèbre critique Adolphe Brisson a fait le récit d’une visite à Bruant, dans Portrait intimes : « Le poète des gueux habite un château où il mène le train d’un seigneur moyenâgeux, il chasse, il pêche, il a une meute de chiens fidèles et dressés. Les pièces de son logis sont luxueusement meublées de bahuts, de fauteuils, de bibelots. Il me raconte qu’il a acheté vingt-cinq hectares de prairies, un bras de rivière, une île, un moulin. M. Bruant est un autre marquis de Carabas ! » Nous sommes loin des cabarets enfumés et crasseux du Montmartre de l’époque.
