Si le madrigal élizabéthain a su garder le caractère propre de la poésie populaire anglaise du XVIe siècle, il n’en a pas moins pour autant été influencé par son modèle musical et littéraire italien. Aux sombres madrigaux amoureux de Monteverdi et surtout de Marenzio, la veine mélancolique de John Dowland répondra par d’autres accents tout aussi désespérés. Tout en servant un même contexte quasi morbide, le compositeur use ici de deux modèles polyphoniques différents. L’homophonie des quatre voix renforce ce caractère doux et tranquille du 6/8, où le rythme de berceuse n’est pas éloigné de la représentation idéalisée de la mort. Très facile à chanter, on sera bien sûr vigilant à tenir jusqu’au bout lesvaleurs longues (blanches ou rondes pointées) et garder cette précision rythmique des avant-dernières mesures de chaque partiepour une mise en place limpide de l’hémiole à la première voix. Attention à l’orthographe de l’époque (ex. : I needs et non I need comme aujourd’hui).